5 jours que je cherche mon chat adoré ! Hier j’ai eu la présence d’esprit d’appeler les vétérinaires d’à côté de chez moi.
Voilà comment quelques heures plus tard, je me suis retrouvée sur le trottoir, sous la pluie, avec une boîte en carton dans les bras. J’étais la seule, à cet instant, à savoir que cette boîte en carton était, en fait, un petit cercueil. C’est bizarre comme le cerveau peut se dissocier dans ces moments là. Alors que mon chagrin montait de plus en plus, j’ai quand même eu le temps de penser « Tout les gens que je croise, sont juste en train de se dire que j’amène un colis à faire envoyer dans la boutique du coin. Et pourtant… » Et pourtant, j’ai une putain d’envie de hurler !!
Le jeune vétérinaire qui m’a reçu était aussi gêné que moi. J’ai pas réussi à aligner 2 mots devant lui. Le souffle coupé. Ma petite Moustache, à qui j’ai donné le biberon et que j’ai trimbalé un peu partout, a été percutée par une voiture avant de mourir sur le coup. C’est fou comme le mental s’embrûme avec des questions débiles dans ces moments là. Quand il m’a proposé de m’ouvrir par derrière, j’ai quand même eu le temps de voir l’image de ce gars qui rentre chez lui après son boulot et qui dit à sa copine : « C’est tombé sur moi. Je n’ai pas pu regarder dans les yeux, cette dame qui venait chercher son chat mort pour lui dire « Bon Courage ». »
C’est fou comme notre esprit peut se réfugier dans des remarques toutes à fait inutiles. Quand je creusais sous la pluie en pleurant à chaudes larmes (on se serait cru dans un feuilleton sur M6 un dimanche après-midi), j’ai quand même eu le temps de trouver ça bizarre un corps gelé et des poils encore très doux. (J’ai porté Moustache pour lui faire un dernier câlin).
Hier soir, j’en avais rien à faire des trucs du genre « Namaste », « on est tous amour » et « c’était pas sa mission de vie », « elle va t’accompagner en vibration maintenant » ! Purée hier soir, rien ne me soulageait !
Si ! Une seule chose m’a fait du bien : pleurer, pleurer, pleurer à n’en plus finir. Penser à elle à me tordre le vendre dès qu’un objet, un coin où elle aimait aller, une odeur, une sensation me faisait penser à elle…tout ça m’a fait énormément de bien.
Restons humains et oublions la « speudo spiritualité à 2 balles ». Les émotions se vivent là, ici et maintenant. Ne nous servons pas de la « spiritualité perchée », detâchée de toutes problématiques humaines, pour mettre à distance nos émotions.
N’ayons pas peur d’avoir mal, c’est ce qui nous rend humain.
Hier soir ça m’a fait tellement de bien de m’y autoriser. J’avais besoin de passer par là, sentir la douleur pour me ramener ici et maintenant. Moustache n’est plus là et même si je sens encore effectivement son énergie et que je peux lui parler, il n’empêche que j’ai mal et ça me fait du bien. N’oublions pas que nous sommes humain avant tout et que parfois la douleur peut faire du bien.
Allez ! J’arrête de pleurer et place à la vie Boudiou !!
Eléonore
|