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Je le sais, je suis orgueilleuse

Je le sais, je suis orgueilleuse.

Et si l’orgueil pouvait aussi s’appliqué à nous-même ?

Un jour, m’est venue l’idée un peu folle ou saugrenue : « Et si j’avais commencé le développement personnel par orgueil ? » Et si c’était par orgueil que je voulais toujours être plus en paix, moins en colère contre les hommes, plus aimante, plus si ou plus ça ? Si on regard bien les choses… Ça voudrait dire que je pense que je peux être beaucoup mieux que dans cette vie de plouc. Que je vaux bien mieux que ça, que cette colère viscérale, que ces messes bases, que ses jugements ruminés encore et encore. Qu’on fait tous hein ! Ne vous y méprenez pas !

Et si l’orgueil pouvait aussi s’appliqué à nous-même ? C’est à dire qu’on se positionne au dessus d’une partie de nous-même qu’on trouve naze, plouc, bête, conne, médiocre… Et si c’était par orgueil qu’on voulait être plus une bonne personne ?

On veut être une bonne personne et ça sonne faux.

On se lance dans le développement personnel pour être une bonne personne. C’est certain et ça se vérifie tous les jours. On ne veut plus faire de mal, on veut diffuser la paix… On veut être une bonne personne. On veut avoir des émotions sympas et pas celles qui font mal. Ce sont des intentions tout à fait louables. Et même si je suis la première à vouloir ça… Je suis désolée, mais pour moi, ça sonne faux.

N’y a-t-il jamais, mais jamais, eu un moment dans votre vie, où vous vous êtes positionné en supériorité ? Vous savez, les moments où on critique l’autre, mais en toute bienveillance, bien entendu, parce que c’est « pour son bien ». Les moments où nous, on sait ce que l’autre devrait faire, devrait dire ou comment il devrait se positionner. N’avez vous jamais pensé que vote avis n’est pas forcément valable pour la personne que vous critiquez et que ça peut lui faire mal votre attitude ? Ce n’est pas parce que vous travaillez sur vous que vous savez ce qui fait du bien aux autres. Et, est-ce que c’est réellement pour son bien, ou alors pour inscrire notre supériorité puisque, nous, on sait ce qu’il lui faut à cette personne? Est-ce que c’est réellement pour son bien, ou bien pour avoir raison ? 😅 Et ce que ce n’est pas par orgueil qu’on souhaite avoir raison ?

Est-ce que vous voulez aller mieux ou avoir raison ?

L’autre jour, ma cliente me soutient ce que ce que lui décris d’elle ne lui ressemble pas. « Nan ! Sincèrement… ! » me dit-elle. Même si j’ai souvent des moments de doutes, j’ai quand même confiance dans le regard que je pose sur les gens. Pourquoi est-ce que ma cliente ne prend pas juste 5 sec pour se mettre dans le personnage que je lui décris ? Qui, selon elle, n’est pas elle ? Pourquoi donc ? Elle ne va pas se rabaisser à plonger dans ce personnage ? Elle, elle est une bonne personne, elle n’est pas celle que je décris parfois violente et parfois mauvaise. Définitivement non, elle n’est pas comme ça. Qu’est ce qui fait qu’elle réfute du tac au tac sur ce que je lui dit ? Est-ce qu’elle ne voudrait pas tout simplement juste « avoir raison ». Admettons que j’ai tors, vouloir « avoir raison » n’est pas une solution pour aller mieux. C’est ce que j’appelle nourrir son drame.

Prise en Flagrant délit !

Après tout ce qu’elle a testé, pas un seul thérapeute, pas une seule technique…ne la soulage. Et si le problème était là. Et si quand je lui propose de regarder les choses autrement, ou même de se regarder d’une autre manière, elle se sentait prise en flagrant délit ! Elle n’assume pas de regarder la situation dans un seul sens. Au fond d’elle, elle le sait qu’il suffirait de se décaler juste un peu. Elle a honte. Et c’est par orgueil qu’elle ne va pas reconnaître que oui, elle n’est pas que cette facette qu’elle déteste chez elle. C’est par orgueil qu’elle ne va pas vouloir avouer que ses journées et sa vie ne sont pas que ce qu’elle décrit.

Je le sais et je le sens, ça me plait d’avoir toucher juste.

J’avoue, ça me plait de me sentir au dessus des personnes quand j’ai résolu leur problème. Est-ce que c’est un problème pour une thérapeute ?

Est-ce que ça ne serait pas mon orgueil qui me pousse à être aussi précise dans mon travail ? Est-ce que ce n’est pas par orgueil, justement pour être « la meilleure » que je me mets aussi à fond dans mon travail ? Oui, je sais c’est pas cool de vouloir être « la meilleure ». J’ai commencé le développement personnel à cause de ça… Je voulais changer ça en moi. Et puis j’ai vite vue que je n’y arrivais pas. J’ai aussi vite vu que c’était pas bien vu du tout d’oser le dire. Alors j’ai transformé la phrase en « j’adore être super compétente. » (au passage petit clin d’oeil à ma dernière newsletter sur le mensonge 😅) Ça passait mieux mais je le sais bien que derrière j’ai envie d’être la meilleure.

Finalement je pense que c’est l’orgueil qui m’a poussé là où j’en suis aujourd’hui.

J’ai pas envie de laisser une trace médiocre de mon passage sur terre. C’est claire que tout ce que je fais et mets en place, c’est aussi pour être reconnue. Encore aujourd’hui, je me vois faire… Quand je vois, sur un salon de bien être, que mon stand est vide alors qu’en face de moi, le stand de collègues ne désempli pas…c’est incompréhensible pour moi. Je trouve qu’ils vendent de la camelote. Leurs objets de créations sont moches et mal fait… Je ne suis pas du tout d’accord avec leur discours sur les soins énergétiques… Ça hurle dans ma tête ces moments là. Nan mais sérieux !  Ils vendent de la merde alors que MOI ! C’est beau ce que je fais … Est-ce que vous le voyez bien l’orgueil là ?

J’ai appris à mettre de la douceur dans ma façon de me regarder.

Bon ! Et bien, quand ça m’arrive maintenant, je me dis « Ah tiens ? C’est à ce moment là qu’t’arrives toi (mon personnage d’orgueilleuse) ? » Et ça me fait rire de me voir faire. L’orgueil cache aussi quelque chose chez moi. J’ai eu une enfance heureuse mais où j’ai cru qu’il fallait que je me débrouille très vite toute seule. Très jeune, j’ai eu l’impression que j’étais une charge pour mes parents. J’étais la 3ème de 5 et très vite j’ai été autonome sur beaucoup de choses. J’ai commencé à travaillé à 15 ans, je ne voulais pas dépendre ni de mes parents, ni de personne. Une partie de moi n’a pas eu d’enfance. Et ça, ça fait une adulte orgueilleuse en moi… Parce que MOI, je sais comment c’est dur de travailler très jeune. MOI, j’ai beaucoup bossé pour en arriver là… MOI, j’ai pas besoin des autres pour accéder à ce que je suis, moi, moi, moi, moi… Bref, vous voyez bien le tableau…

Revenir à de l’insouciance me fait du bien.

Tout ça n’est pas si sérieux. Sincèrement, c’est pas si grave que ça d’être orgueilleuse… Même pour une thérapeute 🤣. Peut-être que j’essaie de me convaincre toute seule là 😅 ! Mon orgueil, j’en ai créé un personnage sur les Spectacles Soins Interactifs *Restons Chelous*… C’est aussi dans ces Spectacles et dans ma manière de mener mes stages que je me baigne dans une forme d’espièglerie enfantine  régénérante. C’est cette insouciance qui vient remettre de la douceur en moi. Je suis orgueilleuse et c’est pas tout un drame. Je ne suis pas que ça. Je ne réagis pas que à travers cet orgueil. Je suis orgueilleuse et même si j’aime pas cette dimension de moi, j’adore m’y observer. C’est une dimension qui me fait sourire avec tendresse sur ce que je suis.

l’orgueil cache aussi un très grand manque de confiance en soi.

Souvenez vous également, que l’orgueil cache aussi un très grand manque de confiance en soi. Si je cherche à annuler mon orgueil, je suis à vif, face à ma partie qui se crois une sous-merde. Ma blessure ne repose plus sur rien du tout. Et ça, c’est insupportable pour moi. C’est la panique ! Alors je préfère regarder avec tendresse cette dimension et observer ce dialogue intérieur qui me dit « Putain ! Mais pourquoi tous ces gens préfèrent acheter de la merde ? » sur le stand de mes collègues et « OK Eléonore, laisse les faire leur travail, c’est pas 15 générations de « généro-aristo » qui circulent dans tes veines qui vont refaire le monde à leur manière ».

Oui, je m’appelle Eléonore de (plus loin) Lardemelle et je suis orgueilleuse 😅.